Le concept des Cannabis Social Clubs n’est pas tout neuf. En France, au 19ème siècle, le club des Haschischins réunissait intellectuels et artistes autour du haschich et de l’opium. Il est sans doute le premier club de fumeur ayant existé, à tout le moins répertorié.
Début des Cannabis Social Clubs
Il faudra attendre le début des années 2000, pour que l’Espagne réactualise l’idée en créant des lieux privés où les fumeurs peuvent se réunir pour acheter et consommer du cannabis.
Ces clubs ont adopté le régime associatif – dans la plupart des cas à but non-lucratif. Ils proposent de l’herbe aux consommateurs qui veulent sortir du marché noir et fumer un produit de qualité à un prix correct.
L’ENCOD change les codes
La très grande majorité des CSC (Cannabis social club) adhèrent à l’ENCOD. L’« European Coalition for Just and Effective Drugs Policies » œuvre pour la légalisation et l’anti-prohibition. Elle a pour vocation de prouver au public et aux autorités qu’il est possible d’user de drogues sans pour autant renverser les structures du pouvoir en place. Elle montre également la voie vers la sortie du marché parallèle. L’organisation compte environ 150 associations pro-légalisation.
L’Espagne, la grande précurseuse
Les premiers CSC sont donc nés en Espagne. La péninsule Ibérique est tolérante en matière de stupéfiant lorsqu’il s’agit de consommation. (Mais, attention, les lois risquent de fortement se durcir en juillet prochain allant à contre-courant du mouvement mondial qui devrait être officialisé par les Nations-Unies au printemps 2016.) L’Espagne est une monarchie constitutionnelle avec des structures dignes d’une fédération. Les provinces sont devenues des communautés autonomes comme la Catalogne, le Pays Basque ou la Galice avec des lois indépendantes de Madrid, une police… Si 700 clubs existent à ce jour dans le pays, 400 sont installés en Catalogne. Et, c’est la Navarre qui, la première, a légiféré pour encadrer les associations de fumeurs.
Comment ça marche ?
L’intégration d’un cannabis club demeure relativement simple pour les autochtones et les touristes.
La loi du 29 janvier 2015 adopté par le parlement catalan et le ministère de la santé de permet à chacun d’adhérer à un club unique. Les conditions à remplir :
• Etre parrainé,
• et attendre 15 jours avant d’être accepté,
• pour les clubs, la publicité est limitée.
20 euros d’adhésion plus tard, il est alors possible d’acheter du cannabis à des prix variant de 4 à 10 € le gramme et de consommer sur place.
Pays-Basque espagnol
Dans cette province, les touristes sont interdits dans les clubs. Ils sont ouverts aux basques espagnols et français uniquement.
La Radio Télévision Suisse s’est intéressée aux clubs espagnols.
France, Belgique, Outre-mer…
Il existe des clubs en France. Les premiers ont été créés en 2012 après l’annonce de Dominique Broc, le président des Cannabis Social Club Français (CSCF). La médiatisation fut telle que quelques mois plus tard, les autorités françaises n’ont pas résisté à la tentation de perquisitionner son club et confisquer son matériel.
En France, seuls 6 clubs sont déclarés. L’herbe y est vendue à prix modique et parfois même donnée.
En Belgique, Trekt Uw Plant a été le premier club à se déclarer officiellement. Comme le pays tolère la culture d’un pied par personne, le CSC regroupait les plantes de chaque adhérent. Mais, à l’instar de la France, la justice est venue ajouter son grain de sel. Et comme chacun sait, la weed salée n’a pas bon goût [NDLR].
En outre-mer
Outre-mer, à La Réunion, les clubs sont très nombreux au regard de la dimension de l’île. La cotisation s’élève à 200 € par an. En échange, les consommateurs reçoivent 50 à 150 g d’herbe par trimestre. Des génétiques espagnoles et hollandaises sont distribuées ainsi que du Zamal cultivé en extérieur.
En bref
Monter un CSC en France est des plus délicats. Trop rares pour le moment, les frontaliers de l’Espagne peuvent se rabattre sur les clubs du pays pour consommer légalement. Il faudra attendre que – non pas un changement de mentalité – mais des lois afin de voir se populariser ce type d’établissement.
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