D’après Alexandre Grondeau, la génération H , c’est vous, c’est nous, ce sont tous les acteurs de la société sociale et économique. Avocats, professeurs, journalistes, salariés, chefs d’entreprise, blogueur, vendeurs, pères et mères de famille, imposés auprès de la Trésorerie Générale et tous ont pour point commun de fumer du cannabis.
« Génération H, têtes chercheuses d’existence » est le titre du tome 2 du nouveau roman d’Alexandre Grondeau paru aux éditions La Lune sur le toit. Ce road-trip « enfiévré et décalé » comme l’auteur aime à le qualifier, est la suite de « Génération H » : les aventures d’une bande d’amis évoluant dans le milieu alternatif du milieu des années 90.
Dans une tribune d’expression libre, Alexandre Grondeau, décrit les fumeurs d’aujourd’hui. Loin des années hippies, des corps avachis aux yeux rougis et cheveux longs, le romancier participe à donner une image objective et réaliste de ces consommateurs insérés dans la société.
Depuis les années 80, la consommation de haschisch et d’herbe a explosé. Les produits venaient d’abord principalement du Maroc, moins souvent d’Afghanistan ou du Liban, puis des Pays-Bas. La situation géographique de la France explique les raisons de cet engouement pour le cannabis. Un engouement qui est devenu une culture comme l’était (et le reste encore) celle du vin.
Ce maître de conférences explique que la Génération H est « multiple et variée ». Il s’insurge contre la politique de répression menée par l’état français à l’encontre de gens « comme vous et moi, avec leurs qualités, leurs défauts, avec des opinions politiques différentes, mais ils ont tous un point commun : ils fument des joins. »
Les fumeurs d’aujourd’hui d’après Alexandre Grondeau
« Sarah est avocate d’affaires, elle travaille dans un grand cabinet international à Paris et gère des dossiers où les enjeux dépassent souvent les dizaines de millions d’euros. Elle est célibataire mais possède une vie sociale dense. Elle fume un ou deux joints en rentrant le soir pour couper le stress de sa journée et arriver à s’endormir plutôt que de prendre les somnifères prescrits par son médecin.
Alexis est infographiste. Il a arrêté de consommer du cannabis, depuis dix ans, mais il traîne toujours avec la même bande de potes, bringueurs invétérés le week-end. Il a beaucoup fumé, étant adolescent, puis il a stabilisé sa consommation de manière occasionnelle pendant ses études, pour enfin arrêter complètement quand il a senti que fumer limitait sa motivation. Il est aujourd’hui bien dans sa vie et ne regrette pas d’avoir eu une jeunesse enfumée.
Encore jeune
Eric approche des quarante ans. Il est conseil en assurance, travaille plus de cinquante heures par semaine et gagne l’équivalent de sept ou huit smic par mois. Il est père de deux enfants et fume un joint d’herbe le soir pour se détendre. Sa femme, elle, ne fume ni cannabis, ni cigarettes, mais elle aime bien se moquer des yeux rouges de son mari.
François est professeur dans un lycée technique. Il enseigne depuis plus de quinze ans l’histoire à des élèves qui apprécient sa franchise et sa pédagogie et dont aucun ne soupçonne la passion pour le cannabis. Il est bien évalué par sa hiérarchie, parfaitement intégré à ses collègues et il espère un jour devenir directeur d’établissement. »
L’écrivain précise que tous ces prénoms sont des pseudonymes car la loi française ne permet pas une exposition publique de la consommation de cannabis sans risque de problèmes avec la justice.
Et ce militant de conclure : « Doit-on encore continuer à les considérer comme des criminels, quand des pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Espagne, le Canada, les Pays-Bas ont tous constaté l’échec des politiques prohibitionnistes et les ont remplacées par des politiques plus compréhensives des usagers ? Vous imaginez facilement le point de vue de la génération H de France. »
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