Le cannabis donne faim !
Les fumeurs le savent : après avoir consommé du cannabis, des coups de fringales se produisent et peuvent mener à de véritables carnage contre le réfrigérateur. Cette spécificité reconnue de la plante est utilisée pour un usage thérapeutique. Les patients sous chimiothérapie qui consomment du chanvre subissent moins les effets anorexigènes (coupant la faim) de ce traitement lourd. D’autres vivants dans des pays où les lois sont compatissantes avec la souffrance autorisent le Dronabinol. Cette version synthétique du THC peut être prescrite aux malades. En France, le Sativex, une autre version du tetrahydrocannabinol (THC), est délivré à titre très exceptionnel.
Le cannabis dupe le cerveau
Avant cette étude américaine, une théorie était en vigueur : la sensation de faim était stimulée par le cerveau dans le but de prolonger le plaisir provoqué par le cannabis.
Aujourd’hui, dans une société qui tend à la légalisation donc au contrôle du marché – pour des raisons financières en autres choses – la science profite de cette liberté pour mener des études et apporter des réponses.
Des chercheurs de la Yale School of Medicine (Tenessee, USA) ont trouvé la réponse.
Des tests ont été effectués sur des souris ayant absorbé du THC. Les résultats d’imageries médicales sont éloquents. Dans l’hypothalamus, se trouvent des cellules nerveuses. Elles sont appelées les neurones POMC (Pro-opiomélanocortine). Leur rôle est de supprimer toute sensation de faim après avoir mangé. Sans elles, nous serions des ventres sur pattes et nous nous alimenterions sans arrêt. Or, d’après les chercheurs, le CB1R (une des composantes du cannabis comme le THC ou le CBD) vient perturber cette zone. Ce cannabinoïde désactive la fonction régulatrice de l’appétit. La sensation de faim est alors présente.
De nouvelles perspectives
La fonction des POMC est perturbée par l’usage du cannabis. Si le CB1R inhibe chimiquement la faim, les chercheurs voient une piste pour le traitement de la boulimie. Ce sont tous des troubles de l’alimentation qui pourraient être traités. Mais, les auteurs de ces travaux veulent rester prudents. Ils estiment que d’autres études sont nécessaires avant qu’un médicament ne voie le jour.
Source : Nature
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