Un nombre croissant de recherches suggère l’existence de différences de l’impact du cannabis (impact cognitive) selon que le consommateur soit un homme ou une femme.
Les adultes
En 2013, une étude a révélé qu’une forte consommation de cannabis chez la femme entraîne des troubles liés à la mémoire, mais pas chez l’homme. En revanche, un homme éprouve des difficultés à prendre une décision alors que la femme y parvient facilement.
Les adolescents
En 2009 et 2011, d’autres études ont mis en évidence des différences dans des anomalies cérébrales et des déficits cognitifs entre consommateurs adolescents filles et garçons.
Les animaux…
Des études effectuées sur des animaux (on se demande ce qu’ils ont à voir dans nos histoires bien humaines de cannabis) montrent des différences sur la structure du cerveau selon qu’il s’agisse de mâles ou de femelles.
Des nouveaux résultats en provenance d’Australie
A la lumière de ces résultats, un groupe de chercheurs australiens a décidé d’étudier des différences qui étaient à ce jour passées inaperçues. Lucy Albertella, Mike Pelley et Jan Copeland de l’Université de Nouvelle Galles du Sud (UNSW) ont travaillé sur le cerveau. Les scientifiques se sont penchés sur les zones du cerveau réceptives au cannabinoïdes. Ils se sont concentrés sur les zones préfrontales du cortex et sur un point particulier : l’inhibition attentionnelle.
Leur étude publiée le mois dernier dans la revue Experimental and Clinical Psychopharmacology a confirmé les soupçons de l’équipe.
La recherche a été menée sur 325 internautes australiens, consommateurs de cannabis.
Les participants ont été contactés par courriel. Ils ont été chargés de remplir un questionnaire :
- Information de personnalités
- Détresse psychologique*
- Consommation d’herbe au cours des 6 derniers mois.
*La détresse psychologique n’est pas induite par le cannabis. Les consommateurs souffrants utilisent le cannabis pour justement sortir de cette détresse psychologique.
Le test a été mené sur la capacité de ces usagers à s’extraire des informations non-pertinentes sur un visuel. Cette tâche cognitive a été baptisée « Amorçage négatif ».
Le stimulus-cible que les internautes ont vu à l’écran est un cercle noir sur lequel ils devaient cliquer. Le distracteur (information non-pertinente) était un diamant noir. L’un est l’autre apparaissait dans l’un des coins de l’écran. Les chercheurs ont mesuré la capacité de ces consommateurs à occulter l’image parasite.
Sujets analysés
Les sujets analysés consommaient du cannabis à hauteur d’une fois par semaine et plus.
Les résultats ont mis en évidence que les femmes prenaient plus de temps à inhiber les parasites alors que les hommes parvenaient plus facilement à détourner leur attention des stimuli indésirables.
Il est important de souligner que l’étude ne précise pas si c’est l’usage du cannabis qui est précisément la cause de ce déficit de l’attention. Il convient également de noter que l’auto-déclaration de la consommation ne tient qu’à la bonne foi (ou pas) des participants. Enfin, le test ne portant que sur un seul et unique test cognitif ne peut permettre de tirer de réelles conclusions.
Une affaire à suivre
Néanmoins, les recherches vont grandissant sur les différences d’impacts du cannabis sur les hommes et les femmes. De nouveaux résultats sont à venir prochainement. A suivre…